Il est temps d'agir et c'est le moment
Voici un petit post d’été, un peu éloigné des considérations techniques, histoire de se détendre un peu…
On entend parler des marches pour le climat, de Greta Thunberg, des initiatives pour essayer de sauver un peu notre planète en surchauffe. Mais combien de personnes font quelque-chose au quotidien ? Les vacances d’été sont l’occasion de changer nos habitudes, de nous faire du bien, et pourquoi pas d’en profiter pour faire du bien aux autres et à la planète…
J’ai huit ans et je change le monde
Mon « grand » a un peu plus de 8 ans. Et à cet âge-là, il (me) sert déjà d’exemple. Je lui ai demandé ses idées pour une session de sensibilisation sur le thème « protéger la nature » la semaine passée à mon travail.
« Nous on fait à la manière des enfants, ce n’est pas la même que vous. On ne fait pas plein de phrases avec des grands mots compliqués, on fait juste de la vraie écologie. »
Pendant les vacances, on sort de sa routine. Et si on en profitait pour arrêter les discours et bouger un peu ?
Mais si vous savez quoi faire… il faut juste un peu de motivation !
Tout comme mon fils, j’avais des doutes sur la motivation des adultes venant à la session de sensibilisation. « Ceux à qui tu vas parler ne sont pas scouts » (Il est louveteau chez les Scouts et Guides de France). « En plus ils habitent à Paris, dans une ville qui est sale et polluée. »
Dans le domaine de la protection de la nature, tout ce que l’on peut faire lui semble évident… « Il y a plein de choses à faire pour aider la planète, pas forcément des grandes choses : ne pas prendre des douches trop longues, ne pas laisser la lumière allumée, se déplacer à pied ou à vélo, moins consommer, réutiliser, trier ses poubelles, ramasser les déchets… »
Plein d’autres petites actions sont possibles en réinventant juste d’anciennes manières de faire à lancer pendant cet été :
- Arrêter par exemple de ramener des couverts jetables pour les pique-niques
- Aller chercher des fruits et légumes de saison à la cueillette ou à la ferme (ou a minima privilégier les circuits courts…). C’est le bon moment, il y a de tout…
- Vous pouvez également participer à des évènements comme le défi pour l’environnement
- Ou même lancer le défi de vous rapprocher du Zero waste
- Ou encore commencer à mettre en pratique plein d’autres idées simples et de la vie de tous les jours que vous pourrez trouver par exemple ici : Cop23 Greenpeace.
- Vous pouvez avoir vous aussi de bonnes idées à partager, comme cette stagiaire grâce à qui nous ramenons maintenant (pour certains) une gamelle lorsque l’on prend de la nourriture à emporter.
Et à votre retour au boulot, vous pouvez, comme mes collègues, être à l’initiative de sessions de sensibilisation sur des sujets qui vous tiennent à cœur.
Attention, vous passerez peut-être pour quelqu’un de « chelou » au début...
Tout le monde peut s’engager à son échelle
J’ai eu la chance de pouvoir remettre en question un certain nombre de mes préjugés et de mes manières de faire en découvrant les scouts sur le tard. Bien au-delà de la question « nature » qui y a une place importante mais n’en constitue pas l’unique axe de développement, J’y ai pris conscience de notre capacité individuelle et collective à agir. J’y ai aussi pris conscience que des valeurs (existent encore), sont partagées bien au-delà des moyens de chacun et que des gens sont prêt à s’engager pour les défendre et les transmettre.
Je ne connaissais du scoutisme que les clichés. J'y suis arrivé tard, à cause de mon fils. J'y suis resté, grâce aux valeurs et aux personnes, jeunes et moins jeunes, que j'y ai rencontrées. Je m’y suis engagé, pour faire grandir et y grandir moi-même.
S'engager c'est en quelque sorte nouer un lien avec les autres. Ce nœud n'est que le début d'une construction personnelle, faire chaque jour de son mieux. Mais seul, il ne sert à rien. C'est un engagement nécessaire envers les autres. Faire ce nœud nécessite acquisition et pratique, des techniques, mais surtout de l'esprit de mieux faire. Et c'est enfin un rappel d'apprendre de chacun, des enfants et des jeunes les premiers.
(Un grand merci au passage des plus petits, les « farfadets », aux plus grands, les chefs et « compas ». Merci de me permettre de voir s'épanouir des personnalités si différentes et de garder une âme d'enfant.)
On a tous une raison
Il y a bien d’autres manières de se bouger et encore plus de raisons de le faire. A l’occasion de la session de sensibilisation que j’évoquais, l’une des participantes m’a choqué. Chacun devait présenter ses attentes de la formation et cette dernière a dit s’intéresse au sujet car « c’est à la mode ». Mais finalement, peu importent les raisons, seul compte le résultat. L’écotourisme et les vacances alternatives sont effectivement à la mode, tout comme la grande tendance du DIY. Le dépaysement peut aussi passer par la « découverte » des toilettes sèches ou les vacances à vélo…
Attention cependant aux bonnes idées dévoyées comme le volontourisme.
Et là encore, quoi de plus naturel en rentrant que de continuer cette démarche ? Le Green Monday est à la mode et c’est tant mieux! Vous voulez passer votre BAFA gratuitement et accessoirement vous découvrez le plaisir de former des jeunes, pourquoi pas ! Vous voulez vous donner bonne conscience, occuper vos soirées et WE ou juste vous changer les idées… Tout le monde y gagne.
Je ne vous ferai pas l’affront de ressortir la légende du colibri réinventée par Pierre Rahbi toute contestable soit-elle, mais l’idée est bien là…
Chacun peut faire quelque-chose à la hauteur de ce qu’il veut et peut. Tout le monde n’a pas le temps de s’investir dans des causes humanitaires ou devenir militant écologiste. Chacun peut cependant dire « bonne journée » dans le métro ou à un sans-abri et profiter de son sourire en retour ou bien donner le « bon exemple » à ses enfants, collègues ou amis.
Tous pourris, après moi le déluge ?
J’étais moi aussi désabusé il n’y a pas si longtemps que ça : Beaucoup de nos « représentants » politiques sont empêtrés dans des affaires. Nous vivons dans une société dévorante d’individualisme et de jalousie. La consommation est effrénée et le seul indicateur de bonheur serait « la croissance » … Beaucoup d’entre-nous vivent dans un monde schizophrène, faisant le grand écart de valeurs entre le monde professionnel et la vie personnelle.
Mon métier par exemple consiste notamment à mettre en place IA, big data et autre blockchain. Autant de solutions dont l’utilité peut parfois être remise en question alors que leur empreinte écologique est par contre avérée. Il est recommandé de supprimer un maximum les mails de nos boites mail de supprimer les newsletters, mais toutes les entreprises sont lancées dans une course effrénée pour stocker un maximum d’informations inutiles… Rien que la présente page génère l'équivalent de 1,88g de CO2 (cf. Ecoindex.fr)
Beaucoup d’économistes nous prédisent une nouvelle crise financière qui mettra à mal le modèle économiques et les offres et produits traditionnels. En parallèle, le potentiel est énorme autour de la transition énergétique et écologique (26 000 milliards de dollars évoqués dans cet article) et de nombreuses startups se montent dans le domaine de l’éthique ou encore de la responsabilité sociale.
Que de grands groupes industriels ou de conseil « à l’ancienne » commencent à se poser la question est un signal positif. Nous allons peut-être (enfin) vers une convergence entre bien-être, nature, économie et social…
A vous de jouer !
Mon fils me disait « Le problème c’est que ceux à qui tu vas parler ne font pas attention », pas que la tâche était trop grande ou que personne ne voudrait changer ses habitudes.
J’ai fait un petit test avec mes collègues de travail. Pour le moment je dirais que mon fils avait malheureusement à 80% raison (en nombre de personnes testées, quel que soit le niveau de « sensibilité écologique »). Je peux presque faire le même test avec vous. Si l’on considère que près de 80% des déchets marins proviennent de la terre, de poubelles jetées ou abandonnées dans la nature. Et si l’on considère que ces déchets ont un impact direct sur notre alimentation et notre santé par exemple. Voici le petit test (en mode virtuel). A Bussy-Saint-Georges, au moins une bonne trentaine de personnes sont passées par ce passage revenant du RER avant moi aujourd’hui :
Ca y est ? Vous faites attention maintenant ? Si un enfant de 8 ans peut faire quelque-chose, qu’allez-vous faire ? Un début c’est mieux que rien…